Les grandes étapes du projet
- 2022 – 2024 : fouilles préventives et consolidation de la basilique. Les travaux de consolidation ont commencé à l’été 2023. L’édifice étant situé au-dessus d’une ancienne nécropole, les travaux de consolidation des fondations de la basilique ont nécessité la réalisation préalable de fouilles préventives. Plus de 200 tombes, carolingiennes et mérovingiennes, et de nombreux artéfacts ont été mis au jour par les archéologues.
- 2024 – 2029 : reconstruction de la tour nord et de la flèche dans l’état où elles furent restaurées avant 1837 par François Debret.
- 2025 : ouverture au public du chantier visitable. Voyage inédit à la rencontre de la matière vivante, physique et numérique, le chantier visitable invitera à la découverte des savoir-faire des bâtisseurs d’hier (village chantier) et d’aujourd’hui (métiers contemporains de la restauration des monuments historiques).
La reconstruction de la flèche
Une reconstruction dans les règles de l’Art ! La silhouette spectaculaire de la basilique, surmontée de sa flèche culminant à 90 mètres, en fait l’un des principaux chefs-d’œuvre de l’architecture gothique. Le programme de reconstruction est établi à partir de relevés particulièrement exhaustifs et dans le strict respect des règles applicables au patrimoine historique (Charte de Venise, Document de Nara sur l’authenticité et déclaration de Paris sur le patrimoine). Il rendra à la basilique sa façade de 1837, date à laquelle la flèche médiévale était encore présente.

Un chantier spectaculaire
Au cœur de la matière, un chantier visitable sera adossé aux travaux de reconstruction. Dispositif inédit alliant tradition et innovation, le chantier visitable déploiera des parcours libres, en lien étroit avec la découverte de la basilique. Le public circulera de la basilique à ses extérieurs, pour rejoindre un chantier de reconstruction que les visiteurs pourront suivre en remps réel. Entièrement conçu autour du remontage de la flèche, ce « chantier 360° » sera centré sur l’expérience, alliant la découverte de la matière et les savoir-faire traditionnels (démonstrations et ateliers pratiques pour tous) à des dispositifs numériques et immersifs (galerie pédagogique, espace immersif, casques VR). Les entreprises spécialisées dans la restauration des monuments historiques interviendront également sur le site, en particulier pour les opérations de taille de pierre et de maçonnerie. En effet, si le chantier de Saint-Denis a une éminente vocation de partage, il demeure aussi un véritable chantier architectural !

Les métiers de bâtisseurs
Le chantier de reconstruction de la tour nord et de la flèche de la basilique de Saint-Denis sera un chantier ouvert au public présentant le travail des maîtres bâtisseurs.
Ces bâtisseurs se formaient sur les chantiers, dans une quête permanente d’élévation et de lumière. Leurs corps de métiers se sont progressivement réunis en « corporations » ou « guildes ». A l’époque, la distinction entre artisan et artiste n’existe pas et le rapport au temps n’est pas celui que nous connaissons désormais. Un chantier cathédral pouvait réunir plus de 2000 artisans et s’étaler sur plusieurs dizaines, voire centaines d’années… Un autre rapport au temps !
- Architecte
- Charpentiers
- Tailleurs de pierres
- Maçons
- Mortelliers et plâtriers
- Couvreurs
- Verriers et vitriers
- Menuisiers
- Serruriers
- Sculpteurs et peintres


Les ateliers
Depuis 2019, l’association Suivez la flèche propose des animations ouvertes à tous, à la découverte des savoir-faire des bâtisseurs de cathédrales.
Les bâtisseurs
Découvrez les portraits des artisans qui accompagnent le projet de reconstruction de la flèche de Saint-Denis.

Matériaux et cathédrales
Siècle après siècle, les cathédrales sont sorties de terre grâce à l’imagination d’hommes capables de transformer les matériaux à leur disposition en joyaux de l’architecture.
Des savoir-faire patiemment transmis et une belle alliance entre la main et l’esprit, toujours à l’oeuvre aujourd’hui.
La pierre
Une évidence qui saute aux yeux : l’omniprésence de la pierre. À Saint-Denis, les bâtisseurs du Moyen Âge ont dû avoir recours à des carrières éloignées de la basilique (Carrières-sur-Seine, Charenton-le-Pont puis le sud de l’Oise). On estime qu’environ 30 000 pierres seront nécessaires à la reconstruction de la tour nord et de la flèche de Saint-Denis, soit plus de 2 000 tonnes ! Carriers, tailleurs de pierre, sculpteurs, graveurs… les métiers de la pierre liés aux constructions ne manquent pas !
Le bois
Il s’agit là d’un matériau souvent associé au Moyen Âge, quand on pense par exemple aux immenses forêts et aux grands défrichements de cette époque. Effectivement, le bois sert à la fois de support provisoire pour la construction des voûtes (il est retiré une fois les pierres posées) et de matière première pour la construction des charpentes du toit et, dans le cadre de la flèche, du beffroi qui accueillait les cloches dans la tour.
Le fer
Matière première transformée par les ferrons puis les forgerons, le minerai est essentiel aux bâtisseurs de cathédrales. Bien souvent invisible à l’oeil nu, le fer est pourtant présent partout dans les constructions médiévales à travers les tirants ou encore les agrafes entre les pierres. Le fer est aussi la matière qui permet de fournir les outils de tous les corps de métiers. En premier lieu, les tailleurs de pierre disposent d’outils fabriqués sur mesure, en fonction de leur nécessité.
Le verre
Le sable, transformé en verre, est sans doute l’élément clef de Saint-Denis. La grande place laissée aux vitraux dans cette cathédrale est une petite révolution pour l’époque, puisqu’il s’agit des tout débuts, en France, de ce que l’on nommera plus tard “l’art gothique“. La lumière qui traverse ces mosaïques de verre y prend un sens divin, voulu par l’abbé Suger au XIIe siècle. On imagine sans peine le long et patient travail des maîtres verriers pour concevoir ces “murs de lumière“, bien que ce soit le seul matériau absent de la flèche.